L'architecture ancienne
L'architecture ancienne
L'Égypte ancienne
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Plus de 3 000 ans avant J.-C., l'État pharaonique établi en Égypte, développe son écriture et son administration. La puissante autorité des pharaons unifie politiquement le territoire, tandis que s'élaborent de grandes doctrines religieuses. Cette simultanéité est liée à la naissance d'une architecture funéraire et sacrée. Le lien est si fort que puissance et la faiblesse des dynasties pharaoniques rythmeront l'épanouissement ou le déclin de l'architecture. Après les grandes tombes en brique d'argile crue de la Iredynastie (3000 avant J.-C.), dont le matériau de base est fourni par les crues du Nil, dispensatrices de limon, apparaissent les architectures de pierre (pyramide de Djoser à Saqqarah, IIIe dynastie, vers 2660 avant J.-C.). Les Égyptiens élèvent des temples de pierre dès le Moyen Empire (2150 à 1780 avant J.-C.), mais ceux qui subsistent datent du Nouvel Empire (1580-1080 avant J.-C., vallée des Rois, temples de Louqsor, salle hypostyle de Karnak, Abou-Simbel) ou de l'époque ptolémaïque (332-30 avant J.-C., temples de Philae, Edfou, Kom-Ombo).
Seuls les tombes, les temples et la statuaire qui les accompagnaient (obélisques, avenues de sphinx et de lions) sont bâtis en pierre. Mais les formes de structures monumentales semblent avoir été influencées par l'architecture domestique égyptienne primitive, représentée notamment par des maisons aux murs de brique crue et aux colonnes faites de roseaux liés : les colonnes des temples présentent des chapiteaux sculptés de feuilles de palme (palmiformes), de lotus (lotiformes), d'ombelles de papyrus fermées (papyriformes) ou largement ouvertes (campaniformes), et des fûts gravés qui évoquent les tiges de ces végétaux.
La Mésopotamie
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La pierre et le bois sont rares dans les plaines alluviales du Tigre et de l'Euphrate. L'utilisation de briques séchées au soleil a néanmoins permis la construction, dès la seconde moitié du IVe millénaire, de temples monumentaux en basse Mésopotamie (Ourouk, 3000 avant J.-C. - Ziggourat d'Our, 2500 avant J.-C.). La pierre importée, utilisée pour les fondations, témoigne du niveau d'organisation économique.
À partir du ixe s. avant J.-C., c'est l'Empire assyrien du nord de la Mésopotamie qui entreprend des constructions monumentales, riches en bas-reliefs (Ninive, Khursabad, Nimroud). Après la chute de Babylone, en 539 avant J.-C., les Perses (Empire achéménide, 550-333 avant J.-C.) capitalisent et fusionnent trois mille ans de tradition iconographique et architecturale du Proche-Orient avec la construction de leur résidence royale, Persépolis : dans ses nombreux palais, elle présente des emprunts à l'Asie Mineure et à l'Égypte, qui viennent s'ajouter à des ornements mésopotamiens, comme les monstres gardiens. Les éléments structurels sont de pierre : terrasses, colonnes supportant les plafonds des salles hypostyles, escaliers monumentaux, encadrements des ouvertures. Les murs, de brique crue, ont aujourd'hui pour la plupart disparu.
L'Amérique précolombienne
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L'architecture précolombienne est principalement localisée en Amérique centrale (architecture mésoaméricaine) et dans les Andes centrales (aujourd'hui Équateur et Pérou). Les premiers grands ensembles cérémoniels, qui associent pyramides à degrés, cours et vastes esplanades, datent de 1300-1200 avant J.-C. Ce modèle va, en s'élaborant techniquement (de l'adobe, ou argile séchée mêlée de paille, à la pierre taillée), persister jusqu'à la conquête espagnole, témoignant d'une maîtrise déjà certaine de l'architecture au début de notre ère.
En Mésoamérique, Teotihuacán, ville fondée au ive s. avant J.-C., atteint son apogée vers 450 après J.-C., avec simultanément une rénovation urbaine et la construction de grands temples (pyramides du Soleil et de la Lune) abondamment décorés de têtes de serpent et de masques.
Les Mayas, du ive au xe s., créent de grandes villes à l'habitat dispersé, faites de pyramides, temples, aires de jeu de balle, palais avec voûtes en encorbellement et sculptures monumentales de grande qualité (Uxmal, Palenque, Chichén Itzá). Les Toltèques, venus du nord, fondent Tula (xe s.) et prennent Chichén Itzá. Leurs sculptures sont les premières à faire référence à des sacrifices humains. Les Aztèques dominent vers 1325 toute la région mésoaméricaine, à l’exception de Mitla, où restent les Mixtèques avec leurs palais finement décorés de reliefs géométriques qui contrastent avec les sculptures aztèques et toltèques, plus grossières. Les Aztèques fondent à cette époque Tenochtitlán (Mexico). Mais de leurs œuvres monumentales ne subsistent que quelques rares vestiges, après la destruction de la capitale par les conquistadors espagnols.
Dans la cordillère des Andes, des sociétés sédentaires très évoluées sur le plan politique, social, religieux et technique (réserves, irrigation, drainage, citernes) ont produit une architecture civile et religieuse élaborée dont on retient surtout celle de la période de l'Empire inca (xve et xvie s. de notre ère, Cuzco). Les portes monumentales, trapézoïdales, et les appareillages « cyclopéens » (énormes blocs de pierre de taille unis à joint vif) caractérisent l'architecture militaire inca.